Poursuivons notre cycle d’interview autour du métier de scénariste et l’écriture de scénario. A chaque professionnel sa vision du métier. Ainsi, après l’interview de Jean-Marie Roth, nous vous proposons de découvrir le point de vue de Julie Ponsonnet Demay, scénariste, script-doctor et formatrice au CEFPF.

Quelles sont les qualités et compétences d’un bon scénariste ?

Julie Ponsonnet Demay : Un bon scénariste écrit tout le temps… vraiment tout le temps !

Il est aussi formé à la dramaturgie, persévérant, travailleur, patient, observateur de la nature humaine … et surtout : il a le don (ou du moins l’envie) de savoir raconter une bonne histoire ! A savoir que ce « don » ou cette envie se bonifie évidemment avec la connaissance des règles de dramaturgie. Le scénariste est le digne successeur du conteur… et non du romancier !

Ça c’est la base !

Ensuite, comme c’est un métier qui n’est pas si solitaire que ça (on écrit souvent à plusieurs ou pour et/ou avec un réalisateur), il faut être ouvert aux critiques, souple, pas trop dans l’égo (mais il faut en avoir quand même !!)… et pas trop dans le doute non plus !

Quels sont les écueils à éviter lors de l’écriture d’un premier scénario ?

Julie Ponsonnet Demay : Eviter de se prendre pour un génie et écrire directement une continuité dialoguée !

C’est le meilleur moyen de faire passer l’intégralité des informations par le dialogue et non par l’image. C’est le meilleur moyen également de remettre 1000 fois l’ouvrage sur le métier… et de craquer avant d’avoir un scénario fini !

Le mieux est donc de travailler avec méthode. Et c’est cette méthode que l’on apprend avec une formation d’écriture de scénario (au CEFPF notamment) !
Attention ! Travailler avec méthode ne veut pas dire écrire de manière formatée ! Absolument rien à voir…

Quels conseils donneriez-vous pour démarcher un producteur?

Julie Ponsonnet Demay : Pour démarcher un producteur, il faut avoir déjà bien avancé dans son projet de scénario… Il faut savoir le pitcher, le résumer, oralement et par écrit… en donnant l’impression que le travail est déjà très avancé. Surtout (et même essentiellement) quand on débute !
Et là, le producteur fera très vite la différence entre le scénariste formé et l’autodidacte !

Après… tout est surtout affaire de rencontres. Il faut aller dans les festivals, chercher à rencontrer des gens du milieu…

L’envoi anonyme de son scénario de film marche globalement moins bien mais ça dépend aussi du producteur et du projet. Il n’y a pas vraiment de règles.

A propos de Julie Ponsonnet Demay

Juriste de formation, Julie Ponsonnet Demay a travaillé dans une organisation syndicale et ensuite, comme rédactrice en chef dans une société de production audiovisuelle… avant de décider de se consacrer entièrement à l’écriture. Ce sont des rencontres décisives qui l’ont amenée peu à peu vers l’écriture plus spécifique du scénario.

Ses projets :

  • > 5 long-métrage (un en animation, les autres en prise de vue réelle) en développement ou en production, tous optionnés par des producteurs.
  • > 2 projets de court-métrages en production (dont un en animation)
  • > Un projet de court-métrage réalisé (avec Jules-Edouard Moustic et Francis Kuntz)

Visitez également son site internet : julieponsonnet.fr